Le crowdfunding n’est-il qu’un test de marché ?
Le South China Post a publié un article daté du 30 mars expliquant que les sites de crowdfunding devraient être plus clairs sur leur réelle activité. Selon eux, Kickstarter, Indiegogo ou encore KissKissBankBank et Ulule ne sont pas des sites de promesses de dons mais des plateformes de test de marché pour projets innovants.
Alors, le crowdfunding n’est-il plus qu’un outil pour tester un marché ? Oui et non…
La réalité du crowdfunding est un peu plus complexe. Deux mondes n’ayant rien en commun évoluent côte à côte sur les mêmes plateformes. D’un côté les projets historiques qui ont fait les débuts du crowdfunding : les projets artistiques, sociaux, personnels ou de love-money. De l’autre, les projets ambitieux et innovants qui entendent bien faire leur entrée sur le marché grâce au crowdfunding et ainsi co-créer un projet, et le financer grâce aux différentes communautés qu’ils arriveront à convaincre.
Deux types de projets, deux types modèles
Certains projets, la plupart même, collectent de l’argent pour leur projet uniquement auprès de communautés qu’ils connaissent déjà. D’autres arrivent à mener des campagnes de communication auprès de dizaines de milliers de souscripteurs, qu’ils ne connaissent évidemment pas encore.
On peut donc parler de test de marché lorsqu’un projet comme Lima ou Oculus collectent des millions. Des millions qui sont bien au-delà de l’objectif de base affiché par ces startup ! Car les contributeurs, en plus de participer au projet, font un acte d’achat. Et quelle meilleure preuve d’intérêt que l’acte d’achat en lui-même ?
En revanche, lorsque des projets restent en deçà des 5 000 euros de collecte, on parlera plutôt de soutien d’une communauté. Les projets artistiques ou sociaux, représentent la majorité des projets présents sur les plateformes mais ont un poids bien inférieur en termes d’argent levé. En effet, les individus sont souvent plus enclins à donner de l’argent quand ils retirent un bénéfice de leur participation.
Quel modèle perdurera ?
À leur création, les plateformes de financement participatif comme Kickstarter avaient pour but le financement de projets créatifs, la création d’une communauté d’artistes… Mais pour beaucoup, et qu’ils le veuillent ou non, ces sites sont bien devenus des plateformes de test de marché.
La question qui reste en suspens devient donc : lequel de ces deux modèles deviendra majoritaire dans les années à venir ?
*Article à lire ici : Crowdfunding sites like Kickstarter must be honest about what they do.
